Déclaration Liminaire du SNEP-FSU CAPA du 16 JANVIER 2018 PROMOTION D’ECHELON ACCELEREE

Cette CAPA d’avancement d’échelon est la première après l’application du protocole PPCR. Nous tenons tout d’abord à dénoncer les décisions prises par le nouveau gouvernement au nom de la réduction de la « dette publique ». Supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, geler la valeur du point d’indice, réintroduire un jour de carence, augmenter la CSG sans compensation véritable, reporter le calendrier PPCR – remettant ainsi en cause les engagements de l’état – est-ce ainsi que l’on pense rassurer sur l’avenir de notre métier, son évolution et pour ce qui nous occupe plus particulièrement aujourd’hui sa revalorisation ?

En ce qui concerne l’emploi, la décision de réduire de 20% les postes ouverts au CAPEPS externe est une véritable provocation pour les jeunes toujours plus nombreux entrés en formation en STAPS qui voient ainsi diminuer leurs perspectives de réussite au concours ; dans le même temps de nombreux postes sont occupés en AFA par des TZR, à temps complet, ne permettant plus d’assurer les remplacements et de nombreux non titulaires sont recrutés pour assurer les besoins ! L’EPS est remise en cause sur plusieurs plans : le nouveau DNB (aucune compétence spécifique à l’EPS n’est notée pour l’obtention de ce diplôme), les postes et il est à craindre que la réforme du BAC ne s’inscrive dans le même sens. L’EPS en collège et en lycée restant les seuls moments de la vie où toute une génération pratique des activités physiques et sportives, peut-on encore croire que c’est ainsi que l’on souhaite développer une France physiquement et sportivement éduquée ?

Pour autant, il nous faut ici redire fortement l’avancée qu’amènent les nouvelles grilles d’avancement d’échelon en termes de justice et d’équité dans le déroulement des carrières, particulièrement en classe normale : 2 ans de différenciation possible en lieu et place des 10 années auparavant. Pour l’accès à la hors-classe, elles devraient permettre de réduire également les inégalités pour les enseignants promus à l’ancienneté au 10ème ou au 11ème du fait d’un retard d’inspection qui subissaient une double peine avec un barème d’accès à la hors classe minoré. Elles nous semblent enfin répondre à la réduction des injustices dont étaient victimes nombre de collègues femmes dans le déroulement de leur carrière.

Nous regrettons que la notion de mérite ait été réintroduite pour l’accès à la classe exceptionnelle et que la part réservée au vivier fonctionnel (dont nous interrogeons la pertinence des critères retenus) soit aussi démesurée. Quid de la valeur de tous ces enseignants qui évoluent en particulier dans les lycées ou lycées professionnels exclus des dispositifs de l’éducation prioritaire ? Nous nous inquiétons aussi du danger de bouchon qu’il y aurait à trop promouvoir de jeunes collègues.

Ces nouvelles carrières sont un acquis important pour lequel la FSU s’est battue et continue de se battre et elles représentent une avancée pour tout le monde, même si c’est insuffisant. Nous continuerons de mener toutes les mobilisations pour obtenir une revalorisation plus que nécessaire de notre métier et une amélioration du système en place. De nombreuses questions restent en effet encore en suspens : la réactualisation des notes d’inspection – demande prise en compte pour une des collègues concernés, limitation à 30% de la profession de la bonification, évaluation des collègues en congé parental, de formation, de maternité, équilibre des viviers d’accès à la classe exceptionnelle.

Pour cette première campagne au niveau académique, nous notons avec satisfaction qu’un groupe de travail sur les nouvelles règles d’avancement ait pu se tenir, permettant d’éclaircir la campagne de cette année ainsi que celles à venir. Ainsi nous avons pu obtenir des réponses sur les retards d’inspection, les collègues non inspectés, la réactualisation des notes, les modalités pratiques des rendez-vous de carrière.

Nous tenons tout particulièrement à remercier les personnels des services pour le travail fourni et la mise à disposition des documents dans ce contexte difficile pour eux de surcharge et de télescopage de travail.

Quelques données :

Accès au 7ème échelon : 16 promouvables (9 hommes, 7 femmes), 4 promus (2 hommes, 2 femmes), 1 reliquat (homme). Nous enregistrons avec satisfaction la révision de note d’une collègue oubliée ce qui lui permet d’ailleurs d’être promue, ainsi que la quasi parité homme/femme.

Accès au 9ème échelon : 37 promouvables (18 hommes, 19 femmes), 11 promus (3 hommes, 8 femmes). Dans cette campagne du 8ème échelon, alors que le même nombre d’hommes et de femmes sont promouvables, nous notons une nette différence chez les promus à l’avantage de ces dernières, sans pouvoir pointer une réelle explication.

Enfin, rappelons que le SNEP-FSU continue de revendiquer un avancement unique pour toutes et tous, au meilleur rythme, ce qui en plus de travailler en confiance allègerait la tâche des rectorats et de nos supérieurs hiérarchiques sur ces rendez-vous de carrière. Nous continuons de demander à ce que la hors classe et la classe exceptionnelle soient intégrées dans une grille indiciaire revalorisée, débutant à l’indice de l’actuel 5e échelon, avec translation vers le haut de toute la grille.

Les commissaires paritaires du SNEP‐FSU.

Évènements à venir